ROYAUME-UNI | Ruiny, guadeloupéen à Londres, vit ici depuis 10 ans déjà ! Mis à part son emploi salarié dans une société de logiciel informatique, DJ Shakit (son nom de scène) a aussi créé Get Mad Entertainment, une référence des amateurs de soirées caribéennes à Londres. Il raconte son parcours. Retrouvez aussi ses bons plans à la fin de l’interview et géolocalisez-vous en ligne comme lui pour rejoindre la communauté Caraibexpat à Londres et dans le monde !

Quel a été ton parcours depuis ton départ de Guadeloupe à ton arrivée à Londres ?


J’ai quitté la Guadeloupe début 2006 après mon baccalauréat. J’ai passé quelques mois à l’université et je travaillais dans un fast-food en parallèle. Finalement j’ai quitté la France fin 2006 sur un coup de tête pour m’installer à Londres. Je ne parlais pas un mot d’anglais et j’avais juste assez d’argent pour financer mon 1er mois ici. Le lendemain de mon arrivée j’ai eu un entretien en restauration et j’ai commencé à travailler le jour même ! J’ai passé plusieurs années en tant que commis de cuisine, demi chef de partie, chef de partie puis chef cuisinier à mon compte. Puis je me suis formé et réorienté vers une autre passion : l’informatique. Ensuite j’ai travaillé pour une société de sous-traitance de gestion de parc informatique puis pour la chaîne de télévision américaine NBC avant d’être démarché pour le poste d’ingénieur système que j’occupe aujourd’hui. Je travaille pour une entreprise américaine de développement de logiciels de santé. A côté de çà, je suis également DJ.

Comment se passe ton quotidien en tant qu’ingénieur système ?

L’entreprise dans laquelle je travaille est spécialisée dans le développement et la gestion de logiciels pour les hôpitaux et les professionnels de la santé. Ceux-ci servent à améliorer et simplifier l’accomplissement de toutes les tâches nécessaires au bon fonctionnement d’un hôpital. Ils permettent aussi de diminuer les erreurs médicales dans les prescriptions de médicaments à des patients par exemple. Pendant 4 ans je me suis surtout occupé du support informatique interne sous toutes ces formes, de la mise en place des serveurs au support audiovisuel lors de salons situés aux quatre coins de l’Europe. J’ai énormément voyagé, en 2015 je n’ai passé qu’environ 6 mois en Angleterre ! Aujourd’hui je m’occupe du support informatique de nos clients, des hôpitaux en majorité et particulièrement des clients français étant donné que je parle la langue. A côté de çà, j’ai aussi créé une société événementielle il y a 4 ans : “Get Mad Entertainment”.

Tu es donc LE contact à avoir pour les soirées antillaises à Londres et le Carnaval de Notting Hill ?!

Chez “Get Mad Entertainment“. Nous sommes une équipe d’environ 5 personnes. Cela fait 5 ans qu’on organise aussi des soirées notamment à l’occasion du Carnaval de Notting Hill. Nous avons commencé petit mais l’année dernière notre soirée la plus importante ne comptait pas loin de 1000 personnes ! Nous sommes déjà en train de préparer l’édition de cette année et nous comptons faire encore mieux ! Sinon nous organisons d’autres événements au cours de l’année, par exemples les « Kreyol Rendez-Vous », où les shows d’artistes antillais sont accompagné d’une after party.
Nous avons déjà fait venir Sonia Dersion, S Rise, Missié Kako, Tiwony ou encore Fuckly. En 2015 nous avons créé “Bashment & Chill”, un rendez-vous mensuel autour du Dancehall. Au début on remplissait la moitié de la salle, aujourd’hui l’événement affiche complet avec 200 personnes tous les mois !

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Crédits photos : Ruiny

Comment t’es-tu adapté en tant que guadeloupéen à Londres et qu’est-ce-qui t’a le plus marqué ?

Ma première impression en tant que guadeloupéen à Londres : “tout va vite et il faut absolument se bouger pour aller au bout de ses ambitions !” J’ai encore cette même impression 10 ans après. De plus, les Anglais sont extrêmement polis et ont un grand savoir-vivre. Ici, les gens s’excusent pour tout et tout le temps ! La majorité d’entre eux connaît surtout les îles anglophones de la Caraïbe mais çà change progressivement. Préciser que la Guadeloupe est l’île d’origine de Thierry Henry peut aider vu qu’ils l’adorent ici. Sinon on peut aussi mentionner Kassav ! En terme d’adaptation, il est vrai que le soleil me manque. Mais il est relativement facile de se procurer des produits locaux car les communautés de la Caraïbe anglophone et d’Afrique sont très présentes ici.

Aurais-tu croisé des Guyanais ou Antillais à Londres ?

J’ai rencontré beaucoup d’antillais à Londres et j’en rencontre toujours. Il m’arrive aussi d’en rencontrer par le biais de ma structure événementielle ou d’autre structure comme Ziloka, une association de Gwoka à Londres qui organise régulièrement des événements culturels avec l’aide de l’association AIO. Vous aurez aussi des chances de croiser un de vos compatriotes en allant manger un Bokit chez “Bokit la”. Ils sont présents sur différents marchés de Londres. La file d’attente peut être longue mais ça vaut le coup, les bokits sont délicieux et les gérants très sympathiques !

Après ces 10 années en Angleterre, qu’aimerais-tu rapporter d’ici en Guadeloupe  et quels sont tes projets ?

J’aimerais avant tout rapporter l’ouverture d’esprit. Nous sommes très en retard car une majorité de personnes continuent à juger les individus selon leur apparence ou leurs origines et non pas leurs actes, leurs capacités et leur volonté. Je reviens en Guadeloupe régulièrement pour les vacances et voir la famille. Pour l’instant la situation de mon île ne me motive pas à vouloir y revenir à long terme. J’ai beaucoup plus de possibilités d’évolution ici. Malheureusement, on se met encore trop de bâtons dans les roues entre nous en Guadeloupe. Il y a quand même du changement mais c’est assez lent. Nous n’avons pas encore appris à travailler ensemble.

Doris Nol pour Caribexpat.com 

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