NOUVELLE - ZELANDE | Voici l€™aventure d€™une antillaiseà Auckland ! Celle d€™Anaà¯ck, 28 ans, partie en permis vacances-travail pendant un an et demi. Tout juste de retourà Paris, elle revient sur son expérience au pays des Kiwis (Néo-zélandais). Retrouvez aussi ses conseils sur la vie et l€™emploi en Nouvelle-Zélande et laissez lui vos commentaires en fin d€™article pour discuter avec elle !
Quel a été ton parcours avant de partir pour la Nouvelle-Zélande ?
J'ai quitté la Guadeloupe en 2005 pour entamer des études artistiques. J€™ai obtenu une Licence en cinémaà Rennes puis un Master en communication audiovisuelle et multimédiaà Bordeaux. Ensuite, j€™ai débuté ma carrià¨re en travaillant sur une série britannique tournée en Guadeloupe : Meurtre au Paradis. Puis, j€™ai enchaîné les contrats sur des projets locaux et nationaux, sur lesquels j€™ai travaillé en tant que chargée de production et accessoiriste principalement. Par la suite, je suis partie en Nouvelle-Zélande. J€™ai vécuà Auckland et occupé plutôt des postes liésà la direction artistique : assistante réalisateur, assistante casting ou encore assistante costumes sur des séries télévisées locales et internationales.
Ta vie est bien remplie ! Quelle était donc la journée type d€™une professionnelle du cinéma antillaiseà Auckland ?
Ma journée commenàçait la veille, quand je lisais la €œcall sheet€ (feuille de service) envoyée par la production afin de mémoriser les scà¨nes qui seront tournées le lendemain. J€™arrivais le matinà l€™aube au studio, je faisais le point avec mon chef de département, tout en m'équipant de mon talkie-walkie, j€™attrapais de quoi petit déjeuner avant que la journée ne commence vraiment. Dà¨s l€™arrivée des premiers comédiens et figurants, je m€™assurais de leur présence aux différents départements (costume, maquillage...). Je les briefais sur la journée et j€™assurais la logistique ainsi que la bonne gestion de la figuration et des comédiens durant le tournage. En parallà¨le, j€™apportais mon soutien aux différents départements en fonction de leurs besoins. La journée se terminait pour moi, quand la feuille de service du lendemain était entre les mains de chaque technicien. Parallà¨lement, je travaillais comme assistante costumià¨re et styliste. Cela consistaità habiller les comédiens, adapter leurs costumes en fonction des scà¨nes et en assurer les raccords ou la continuité...
En tant qu' antillaiseà Auckland, qu€™est-ce-qui t€™a le plus marqué au début ?
La premià¨re chose que je me suis dite c€™est que c€™était grand ! J€™ai été impressionnée par Auckland. Je n'avais jamais été dans des villes oùil y avait des gratte-ciels. L'anglais est la langue officielle mais il y a aussi le Maorie parlé par les locaux. J€™ai adopté des expressions comme €œsweet as bro€ que l€™on peut traduire par €œpa ni pwoblem€ forcément l€™expression préférée d€™une antillaiseà Auckland ! Les Kiwis l€™utilisent pour tout, tout le temps et par tous les temps ! C€™est une faàçon de rassurer son interlocuteur. ll y a également €œKia ora€, une formule de politesse pour dire €œbonjour€, €œs€™il vous plaît€ ou €œmerci€. A l€™image de la langue Maorie, l€™expression n€™est pas figée et peut avoir plusieurs significations selon le contexte. Une chose est sà»re : vous serez un €œbro€ peu importe que vous soyez une femme ou un homme (rires) !
Comment ont réagi tes amis kiwis quand tu as dit que tu venais de Guadeloupe ?
Beaucoup de personnes ignorait oùse trouvait la Caraà¯be et encore moins qu€™il existait une partie franàçaise dans la Caraà¯be. Mon copain a googlé €œGuadeloupe" aprà¨s notre rencontre (rires) ! Ceci dit, il y a tellement de similarités entre ce petit pays et les Antilles€¦La flore est quasiment la même qu€™aux Antilles, les hibiscus et les oiseaux du paradis fleurissent, le Maorie est leur créoleà eux, sans parler de leur histoire qui a des points de similarités avec la nôtre.
Qu€™est-ce-que tu as le plus apprécié dans la culture néo-zélandaise ?
Les Néo-zélandais sont des personnes profondément gentilles comme il est encore rare d'en rencontrer. La vie est vraiment agréable là -bas. Donc je dirai, que j€™ai particulià¨rement apprécié les gens, la vie et le pays. Par contre la mentalité anglo-saxonne fait partie des codes du quotidien surtout au travail. Quand on vous dit: "Est-ce que tu pourrais...€, €œSi tu as le temps de faire€¦€ cela signifie que c'est une priorité !
As-tu rencontré d€™autres guadeloupéensà Auckland ?
Franchement, j'ai eu un coup de chance de rencontrer des guadeloupéensà Auckland et en Nouvelle-Zélande ! Il y a plus de caribéens au sens large du terme. En partant, j€™ai vu rapidement un des contacts de ma cousine. Nous avons bien ri ! J€™ai aussi rencontré un couple d'amis en recherchant un logement via un des groupes d€™entraide Facebook pour les Franàçaisà Auckland. Via ce même groupe j'ai rencontré une €œbretonne antillaiseà Auckland€ qui parle le Maorie !
Qu€™est-qui te manquait le plus de la Guadeloupe ?
Surtout ma famille et mes amis proches ! Il y a 16 heures de décalage horaire avec les Antilles et 12 heures avec Paris. Cela décourage de partager une anecdote sur l'instant. Ce pays est tellement beau et tellement vrai, que mon voeu le plus cher était d€™avoir mes proches avec moi !
Tu es de retourà Paris depuis peu. Que fais-tu actuellement ?
Je travaille comme chargée de production pour une agence de communication audiovisuelle qui réalise des €œfilms corporate€ (films institutionnels) et du €œbrand content€ (contenu de marque : animations infographiques, vidéos etc...) pour des sociétés côtées en bourse. Au quotidien, je suis en charge de la gestion de production et du suivi de projets, mais aussi des tches administratives et comptables. En parallà¨le, j'accompagne des projets audiovisuels et cinématographiques qui me tiennentà cÅ“ur et je développe également une marque de maroquinerie. Aussi, en fin de journée, j€™enchaîne les rendez-vous pour la marque de maroquinerie et les projets audiovisuels en cours ouà monter. Donc je passe beaucoup temps derrià¨re mon ordinateur, le portable colléà l'oreille (rires) !
Est-ce-que tu envisages de rentrer en Guadeloupe un jour ?
Pour moi, la Guadeloupe est synonyme d'un lieu oùje peux me ressourcer, voir les miens et profiter. Malheureusement, je ne m€™y installerai pasà long terme. La mentalité ne me convient pas et j'ai l'impression de ne plus y avoir ma place. En Nouvelle-Zélande, je me sentais comme chez moi.Rédaction : Doris Nol pour Caribexpat.com