ROYAUME-UNI | Rencontre avec Charline, une guyanaise à Oxford ! A son départ de Guyane pour les études, la jeune femme se voyait designer de mode. Finalement c’est un tout autre domaine qui l’a séduite. A 31 ans, elle est ingénieure dans le secteur de la construction ! Rejoignez aussi la Communauté Caribexpat en vous géolocalisant en ligne !

Comment es-tu arrivée à Oxford exactement depuis ton départ de Guyane ?

J’ai quitté la Guyane en 2003 afin de poursuivre des études en design de mode à Paris. Après 2 ans, j’ai décidé de me reconvertir dans le bâtiment. Avec un père travaillant dans les travaux publics, j’ai toujours baigné dans ce milieu ! Après un DUT en génie civil, j’ai passé mon diplôme d’ingénieure en alternance. Cela m’a permis d’acquérir de l’expérience tout en continuant mes études. J’ai ensuite été ingénieur méthodes pendant 4 ans à Paris. C’est depuis Paris que j’ai été recrutée pour le poste que j’occupe aujourd’hui. Un jour, j’ai discuté avec un collègue et je lui expliquais que je souhaitais avoir une expérience à l’étranger et que j’avais postulé à des offres en Suisse. Finalement il m’a aidé et c’est grâce à son réseau que je suis arrivée, non pas en Suisse, mais au Royaume-Uni ! J’habite à Oxford depuis près d’un an et je suis ingénieure méthodes chez Bouygues UK.

Peux-tu nous en dire davantage sur Bouygues UK ainsi que ton métier ?

Bouygues UK est une filiale de Bouygues construction, un leader francais du secteur. Cette filiale est présente au Royaume-Uni depuis 20 ans. Elle fait partie des acteurs majeurs de la construction avec un chiffre d’affaires de 800 millions de livres par an et 1500 employés. Globalement, ma mission consiste à aider les chantiers à déterminer comment vont être réalisés les travaux, avec quel matériel, combien de personnes sont nécessaires, pour quel budget et combien de temps cela va durer. Par exemple, je travaille actuellement sur la construction du Bristol Arena. Cette salle de spectacle de 12 000 places devrait être inaugurée dans 2 à 3 ans. Le projet mobilisera un budget d’environ 100 millions de livres.

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Centre-ville d’Oxford (Royaume-Uni). © Charline.

Qu’est-ce-que l’on se dit quand on est guyanaise à Oxford et que l’on arrive ici pour la 1ère fois ?

Mon premier jour à Oxford, j’ai carrément eu l’impression d’être dans un film d’Harry Potter ! Beaucoup de scènes ont été tournées ici. Ensuite, le centre ville d’Oxford est assez particulier avec tous ces immeubles très anciens abritant des collèges anglais. Pour une guyanaise a Oxford, le mode de vie est vraiment différent mais on s’y habitue ! Par exemple, ici on fait la queue pour tout, même à l’arrêt de bus ! Ensuite les Anglais dînent à partir de 18h00. D’ailleurs beaucoup de restaurants ne servent plus après 21h ! Autre différence non culturelle mais néanmoins très importante : la météo qui est très instable ! Un jour je n’ai pas réussi à sortir de chez moi car on passait d’un temps très ensoleillé à une grosse pluie toutes les 30 minutes !

Comment réagissent tes collègues ou tes amis anglais quand tu dis que tu viens de Guyane ?

La plupart des personnes que je fréquente ici n’ont jamais entendu parler de la Guyane. Mais en tant que guyanaise à Oxford, quand j’explique d’où je viens, ils sont toujours hyper enthousiastes de savoir qu’on puisse être française tout en venant d’Amérique du Sud !

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Centre-ville d’Oxford (Royaume-Uni). © Charline.

Qu’est-ce-qui te manque le plus ? Te projettes-tu en Guyane à long terme par exemple ?

Il est vrai que la chaleur que l’on a toute l’année en Guyane en comparaison d’Oxford me manque. Il faut dire également que je n’ai pas encore rencontré de guyanaise à Oxford ou d’autres personnes de la communauté Antilles-Guyane. Mais à terme, j’envisage de m’installer pour travailler et entreprendre en Guyane. Je pense que nous sommes nombreux à partir se former ailleurs mais trop peu à revenir proposer notre savoir dans nos régions. La Guyane se développe petit à petit et j’aimerais moi aussi apporter ma pierre à l’édifice.

Rédaction : Doris Nol pour Caribexpat.com 

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