Retrouvez les interviews de membres Caribexpats tous les jours à 12h30 en partenariat avec la radio RCI dans l’émission “Les Antillais dans le Monde”. Jean-François martiniquais à Ogawa a décidé de s’installer au Japon depuis 2011. Zoom sur son parcours !
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Réécouter l’ interview de Jean-François martiniquais à Ogawa (Japon)

Partie 1 – Interview de Jean-François martiniquais à Ogawa (Japon)

Bonjour Jean François. On vous appelle à Ogawa au Japon. Comment est-ce que votre aventure japonaise a commencé ?

Le Japon m’intéressait déjà depuis pas mal de temps quand j’étais plus jeune, pas forcément à cause des mangas comme beaucoup de gens disent. J’étais très intéressé par l’économie quand j’avais entre 15 et 18 ans. Ce pays m’avait intéressé, après les années sont passées, j’avais un peu laissé tomber parce que tout le monde disait que c’était un pays cher, que les Japonais sont ceci, cela…. Ensuite j’ai rencontré, à l’âge de 23 ans à peu près, des vrais Japonais quand je suis venu à Paris. J’ai constaté que ce n’était pas tout à fait ce que disaient les gens sur le Japon. Les années sont passées. J’en ai eu un peu marre de Paris et de la France parce qu’il n’y avait pas grand chose pour moi, il n’y avait même rien pour moi. Et c’est là que j’ai rencontré donc mon épouse qui est donc japonaise.Je lui ai dit “vient en Martinique, je vais te montrer comment ça se passe chez nous plutôt que de rester à Paris, parce que la France n’est pas que la France, il y aussi les Antilles. On a passé un an en Martinique. Puis pas trop de travail, difficultés pour avancer et on s’est dit qu’on va s’installer au Japon.

Cette aventure dure depuis combien de temps au Japon ?

Cela fait 6 ans que je suis au Japon. En 2009 j’étais parti pendant un mois en été. Et je peux vous dire que l’été au Japon ça monte à 43°, 47° parfois. Je me suis dis que je peux tenir. Et ensuite en 2011 je suis partie tout seul retrouver madame qui était déjà partie.

Professionnellement, l’intégration a été compliqué en arrivant au Japon ?

Je ne parlais pas japonais. Je savais dire les politesses, me présenter mais pour discuter normalement du beau temps, de quel jour on est…il n’y avait rien, zéro ! Les Japonais ne sont pas des gens qui viennent vous voir. La règle est qu’on ne doit pas déranger les gens. J’avais des petits jobs qu’ils appellent des Bentos. Vous travaillez en général toute la journée ou à mi-temps. J’avais la chance d’être grand, pas trop moche et tout de suite après mon arrivée à Tokyo, j’ai été pris par une agence de mannequinat, cela a été mon petit boulot, cela m’a permis de m’intégrer, voir comment se passe la vie professionnelle au Japon. Le travail au Japon n’a absolument rien à avoir avec le reste du monde. C’est beaucoup plus dur psychologiquement. Il faut être patient et psychologiquement fort. Beaucoup de gens voient le Japon comme un amusement, c’est la fête quand on est jeune surtout. On voit beaucoup de jeunes qui font ça mais qui en général à la fin retournent chez eux. Le Japon ça se mérite. Ils ne sont pas fainéants. En général les Martiniquais ne sont pas trop fainéants même si on nous fait croire qu’on est fainéants mais croyez moi, vu ce qu’on gagne, vu comment on monte très vite en grade…Et si vous travaillez comme il faut, il n’y a pas de soucis. Bon je ne vais pas dire que je n’ai pas beaucoup de diplômes, en fait j’ai beaucoup d’expérience. Et c’est cette expérience de travail en Europe et en Martinique qui m’a permis de pouvoir m’intégrer assez facilement, dans les entreprises japonaises et dans leurs systèmes. Et surtout la politesse c’est très important. Mon éducation était assez sévère, ce qui fait que j’ai pu m’intégrer dans le système japonais. Si vous êtes grosso modo et que vous parlez à la wesh wesh, vous êtes dehors assez vite.

Partie 2 – Interview de Jean-François, martiniquais à Ogawa (Japon)

Quand je suis arrivé au Japon j’avais très souvent des coups de froid. J’étais souvent fatigué, je cherchais ces médicaments, de l’aspirine, mais au Japon, plus d’aspirine, lus de médicaments à la française. En plus il ne faut pas oublier que chez nous en Martinique nous mangeons très salé, très sucré, très gras sans parler des calories. Au Japon tout ça est zappé. Au début j’étais comme un drogué, j’étais en manque de sucre, de sel, de gras pendant les 5 à 7 premiers mois. C’était difficile parce que dans leur cuisine il n’y a pas de sucre, pas de sel et pratiquement pas de gras. Au fur et à mesure que le temps passait,je commençais à manger vraiment japonais. Je faisais mon petit court-bouillon de poisson quand même je suis un Antillais ! Et comme ils mangent beaucoup de poissons, ils ont aussi de la patate douce…je faisais mes petits court-bouillon de poisson mais j’ai commencé à adapter le court-bouillon de poisson à la japonaise : oublier le sel, le riz n’a pas de sel donc il faut cuire tout ça sans sel. Et en fait ils ont une cuisine très riche, très verte, très peu cuite. Les légumes sont survolés dans la poêle. Tout ça était incroyable pour moi. Et puis au bout d’un an, j’ai commencé à ne plus attraper froid ou être fatigué.

Et surtout au niveau des médicaments par exemple pour nous en Martinique le cachet d’aspirine est de 400mg. Au Japon c’est 10mg. Au début je prenais l’équivalent comme en Martinique c’est-à-dire un paquet entier. Les médecins me disaient “vous êtes fou” parce qu’ils ne comprenaient pas que je prenne autant de médicaments pour avoir la dose suffisante pour mon corps. On est habitué à prendre des trucs trop forts en Martinique. Je pense qu’on peut habituer notre corps à prendre beaucoup moins. Maintenant je ne prends plus de médicaments. Et quand j’en prends c’est du 10mg et c’est largement suffisant, ça se passe très bien.

Sinon côté nourriture, je me suis adapté et franchement je ne veux rien d’autre parce qu’on mange très bien. Dans les fast foods américains au Japon, par exemple celui qui fait du poulet grillé, pour ne pas faire de publicité, c’est cuit avec de l’air chaud. Celui qui fait les hamburgers, je peux vous dire que leur sandwich est beaucoup plus petit, plus léger, il est extrêmement bon. C’est fait au moment où vous passez la commande, vous n’avez pas à attendre. De même pour les frites, c’est vraiment léger. Vous pouvez toujours chercher le gras, il n’y en a pas. les japonais ont une façon de manger qui est incroyable.

Partie 3 –Interview de Jean-François, martiniquais à Ogawa (Japon)

NB : le podcast de la 3ème partie de l’interview n’a pas pu être mis en ligne par notre partenaire. Cependant nous mettrons l’article à jour dès que possible.

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