Retrouvez les interviews de Caribexpats tous les jours à 12h30 dans “Les Antillais dans le Monde” en partenariat avec la radio RCI. Cédric, martiniquais à Amsterdam s’est installé là-bas avec sa compagne en 2015. Il travaille dans le secteur de l’ingénierie mécanique. Il vous parle de sa vie là-bas.
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Réécouter l’ interview de Cédric, martiniquais à Amsterdam
Partie 1 – Interview de Cédric martiniquais à Amsterdam
Bonjour Cédric on vous appelle à Amsterdam. Vous êtes installé depuis 3 ans. C’est une destination qui fait rêver ?
Tout à fait ! Beaucoup de personnes me le disent quand je parle de la ville où je réside. Effectivement ça évoque les tulipes, les vélos et la qualité de vie.
Comment êtes-vous arrivé jusqu’ à Amsterdam ?
Par le travail. Il y a 4 ans, avec ma compagne, on avait cette envie de partir, de quitter la région parisienne où nous étions établis. Et il y eut une opportunité que j’ai saisi, j’ai postulé et ça a fonctionné.
Vous êtes ingénieur dans quel domaine ?
Dans l’industrie mécanique. Je faisais partie d’une équipe néerlandaise, j’étais le seul non néerlandais d’une équipe de 8 personnes. J’avais l’occasion d’aller tous les mois aux Pays-Bas pour être avec mon équipe et mon responsable hiérarchique. Et en y allant souvent avec ma compagne, on s’est dit : “Tiens, si demain il y a cette possibilité de partir… pourquoi pas les Pays-Bas ?
Du coup ça vous convient ?
Tout à fait ! Quand l’opportunité s’est présentée de postuler pour ce poste, la réflexion était déjà toute faite. On avait fait un petit peu le tour d’Europe car avec mon travail j’ai la chance de voyager un peu. Il y avait plusieurs villes où j’étais susceptible “d’atterrir”, et les Pays-Bas sont sortis du lot. Jusqu’ici tout va bien.
Alors qu’est-ce qui vous plaît aux Pays-Bas ?
Spontanément, la qualité de vie. Les Néerlandais sont des personnes très attachées à leur vie privée. On sent que dans leur quotidien, ils essaient de tout organiser pour avoir un espace privé, un cocon à la maison. Et dehors, tous les gens qui ont la chance d’avoir visité Amsterdam disent, qu’il y a un côté très propre, très rangé, très cadré. Et ça se ressent au quotidien c’est une ville, par rapport à la région parisienne, beaucoup moins agitée. Cela participe à cette qualité de vie dont je viens de parler.
Vous vous déplacez à vélo vous aussi ?
J’utilise tous les moyens de transports disponibles. J’ai une voiture ici, mais nous avons chacun un vélo. C’est vrai qu’au quotidien, sur une semaine par exemple, j’utilise le vélo à peu près 4 à 5 fois.
La température vous le permet toute l’année, parce qu’en hiver les canaux sont un petit peu gelés ?
Exactement, mais on s’est habitués. La première année on ne l’a pas fait du tout parce que psychologiquement et physiquement, on ne se voyait pas le faire. A force de voir les Hollandais aller et venir à vélo, Amsterdam n’est pas une ville très orientée vers les voitures. C’est une ville qui est plutôt piétonne ou à vélo donc les moyens de locomotion doux. C’est vrai que ça fait maintenant deux ans. Même s’il fait 0° ou -20° on sort avec nos vélos, un bon manteau, un bon bonnet, une bonne paire de gants et puis on y va !
Est-ce que les soirées sont sympas à Amsterdam ?
Oui ! Amsterdam, ça fait partie des critères de choix au niveau de l’installation aux Pays-Bas. Amsterdam, comme Paris, a vraiment une offre culturelle très large. Si on est friand de sorties nocturnes, de boites de nuits, ou tout simplement de soirées entre amis. Il y a beaucoup de “meetup” organisés ici entre expatriés de tous les horizons et avec les locaux aussi bien sûr. Et ça se fait assez facilement.
Malgré la langue un peu compliquée ?
La langue n’est pas un problème si on parle Anglais correctement. Les Néerlandais, singulièrement à Amsterdam, parlent vraiment bien Anglais. C’est impressionnant, depuis tout jeune jusqu’à des gens assez âgés en général même s’ils s’excusent de ne pas bien parler Anglais, je peux vous assurer que ce n’est pas le cas et ça aide. Ma compagne et moi on parle un petit peu Néerlandais, on lit plus qu’on ne le parle. D’ailleurs, elle le parle bien mieux que moi, mais au quotidien la langue qu’on utilise c’est l’Anglais.
Partie 2 – Interview Cédric martiniquais à Amsterdam
On a deux cercles ici. On a un cercle de Néerlandais, principalement originaires de Saint-Martin et Curaçao, les îles néerlandaises, et le Suriname. Et pour les expats Français, ou plus singulièrement Antillais, c’est via Caribexpat, créé par Doris Nol. Je suis correspondant pour le site aux Pays-Bas. Dès qu’il y une nouvelle arrivante, on essaie de rentrer en contact avec lui ou avec elle et on l’invite à rejoindre le groupe. Nous sommes des guadeloupéens et martiniquais à Amsterdam. On est un petit groupe de 6 personnes. Et on se voit assez régulièrement, presque tous les mois. On essaie de se voir chez les uns et les autres ou bien on fait des sorties. Par exemple pendant l’été, le temps a été suffisamment clément pour que nous puissions aller au parc, faire un barbecue. On essaie vraiment de faire vivre une sorte de convivialité antillaise en terre batave.
Est-ce que les Bataves s’intéressent à la culture antillaise ? Est-ce qu’ils sont friands de gastronomie ou de musique ?
Oui, spontanément ! C’est quelque chose qui nous a vraiment agréablement surpris quand on a commencé à aller au supermarché et au marché même. Ce qui est considéré comme exotique en France, notamment les produits des Antilles ou de la Guyane, ici c’est complètement intégré aux supermarchés du coin. Vous pouvez trouver notamment l’huile de coco qui coûte très chère en France. Vous la trouvez quasiment partout à des prix de concurrence. Il y a vraiment une facilité d’accès à des produits qui, en France, nécessitent d’aller à des endroits particuliers.
Parce qu’ il y a beaucoup de Surinamais ou d’originaires des îles néerlandaises ou parce que ce sont des commerçants ouverts sur le monde ?
Les deux. Je n’ai pas la raison précise historique. Mais, je pense que la réalité est quelque part entre les deux.
Est-ce que vous revenez parfois en Martinique ?
Tous les ans au moins une fois, si ce n’est deux quand c’est possible. Je suis très attaché à la Martinique. Mes grands-parents y sont, mes parents y sont, j’ai beaucoup de familles là-bas. La Martinique fait partie de moi.
Vous conseilleriez la Hollande aux jeunes antillais qui commencent leur vie professionnelle ?
Oui. Ce qui est agréable quand on vient d’un environnement français, c’est que les Néerlandais sont assez directs, assez francs. Au début, ça peut être un peu déroutant, mais quand on comprend leur mode de fonctionnement, c’est plutôt intéressant. C’est-à-dire qu’on sait à qui on à affaire, comment fonctionner avec la personne. La transparence et surtout le côté responsabilisant sont des choses qui m’ont motivé pour venir travailler aux Pays-Bas. L’occasion d’avoir des responsables hiérarchiques Néerlandais fait que j’ai appris au fil du temps à apprécier certains aspects de leur culture au travail. Il y a aussi le dynamisme, c’est un pays de businessmen. Les Néerlandais sont des gens très orientés business : le temps c’est de l’argent. Dans le comportement des Néerlandais, il y a un côté très dynamique et une facilité pour créer une entreprise. Il faut des notions de néerlandais, ne serait-ce que pour l’aspect administratif. Il y a des documents à remplir ou à lire. Mais en si on passe un peu de temps avec Google, ça peut se faire assez facilement. D’une manière générale, pour la culture au travail, pour le côté dynamique et le côté très international d’Amsterdam, je conseille la ville. C’est vrai que Londres a beaucoup de succès dans la communauté antillaise, mais je conseille aussi Amsterdam. Les gens parlent Anglais, on peut s’y installer. Et tous les autres membres de Caribexpat qui sont là pourront en témoigner.